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Laos - authenticité et rencontres

  • Photo du rédacteur: Jérôme
    Jérôme
  • 31 déc. 2019
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 janv. 2020

Après un merveilleux mois à traverser de multiples paysages chinois à couper le souffle, place au Laos ! Un pays, dont nous ne connaissons pas grand chose, mais sur lequel la plupart des gens s’accordent à en dire le plus grand bien. Nous l’abordons donc avec fort plaisir et entrain.


L’entrée au Laos s'effectue sans encombre par la ville de Boten, dans un bus empli de légumes en tout genre et de laotiens joyeux. Sitôt passé le poste-frontière, nous restons choqués en voyant en oeuvre une centaine de pelles mécaniques et camions terrassant et détruisant une immense surface de foret. La Chine ne s’arrête donc pas à la frontière en construisant une immense ville-casino avec gare de TGV chez leur voisin. Comme les casinos sont interdits sur leur territoire, ces derniers ont trouvé comme solution de substitution l’achat de terrain au gouvernement laotien et la création de cette nouvelle ville. Cela fait mal aux yeux (pas seulement à cause de la poussière) et au coeur. Nous verrons par la suite que l’invasion chinoise ne s’arrête malheureusement pas à cet endroit mais s'étend bien dans le reste du pays (et plus loin encore).


Nous passons nos 10 premiers jours au nord du Laos dans 3 petits villages étonnants : Luang Namtha, Nong Khiaw et Muang Ngoy (oui nous aussi, nous avons eu du mal au début avec ce charabia). Nous avons profité de notre premier stop, Luang Namtha, pour prendre nos marques, s'imprégner gentiment de la culture laotienne et gouter l’excellente cuisine locale. Repos ordonné en journée pour recharger les batteries et souper partagé avec des Occidentaux : Jean-Louis et Zona, couple américano-chinois vivant à Chang Mai, ainsi qu’une sympathique famille suisse de Zürich. La visite des environs est effectuée en scooter à travers rizières et villages atypiques, avant de partir vers Nong Khiaw et Muang Ngoy, deux petits havres de paix recommandés par frangin Raph ! Et effectivement, cette région aura été notre vrai coup de coeur dans ce pays. Que ce soit pour ses paysages emplis de pics karstiques, rizières et villages entourant la reposante rivière Nam Ou...ou à travers les mémorables rencontres effectuées. Durant le trajet vers Nong Khiaw, nous faisons connaissance d’Urban, quarantenaire slovène en voyage solitaire et en quête de ressourcement intérieur, ainsi que de Jaques et Marie-Hélène, jeune couple de retraités français, passionnés de voyage et ouverts à toutes nouvelles découvertes. Nous partageons avec eux multiples repas, rires, débats, lever et coucher de soleil et activités à la journée. Un pur plaisir. L’accès à Muang Ngoi se faisant uniquement par bateau, nous avons eu la malchance d’exploser le moteur du notre en phase finale du trajet. Résultats: tous les hommes à l’eau pour remorquer le navire, tel Obélix à son meilleur âge et atteindre la rive opposée à proximité du port d’arrivée. Cette galère aura permis de créer des liens supplémentaires avec Yanis, Neuchâtelois de souche à la personnalité souriante et 4 compères français (Camille-Romain-Aline2-Choupette), amis de longue date.


photos à faire défiler


Intermède mérité : l’objet national est assurément le hamac, fortement utilisé durant ces premiers jours, avec un plaisir évident. Plus facile de s'y mettre dedans que d'en sortir.


Ces villages nous laissent une superbe impression de calme, sérénité et bien-être. Le tourisme est présent, mais s’accorde de façon subtile avec la population locale, qui tient restaurants et guesthouses. On est ici vraiment très proche d'un tourisme respectueux et soutenant les locaux en améliorant de façon positive leur qualité de vie. Cependant les chinois guettent et cela risque de changer rapidement.


Durant ces jours, nous avons visité différentes grottes, ce qui nous a fait saisir plus intensément l’histoire tragique du Laos. Ces grottes permettaient en effet de se protéger durant la guerre d’Indochine et les bombardements américains. Le Laos fût le pays le plus bombardé de l’histoire, bien que dommage collatéral de la guerre du Vietnam. Pendant 9 ans, les Etats-Unis ont largué plus de 3 millions de tonnes de bombes, plus que durant toute la Seconde Guerre mondiale (équ. à 500 kg/habitant) pour couper la piste Ho Chi Ming qui ravitaillait les Nord-Vietnamiens. Une partie des sous-munitions n'ont cependant pas explosé et se sont transformées en mines antipersonnelles (régulièrement ramassées par des enfants qui jouent). 45 ans après, le pays n’est toujours pas entièrement déminé...

Le fait d’avoir subi toute cette violence sans pouvoir ne rien y changer a marqué la personnalité des Laotiens. Toujours souriants et souhaitant aider leur prochain, nous avons l'impression qu'ils semblent pourtant accepter leur misère et leur destin, sans cependant essayer de l’améliorer. 


Notre descente vers le sud (ou plus précisément vers les plages cambodgiennes visées par Aline) s’arrête ensuite à Luang Prabang, ville bordant le Mékong que nous découvrons pour la première fois dans ce trajet. Cette ville est assurément déjà plus touristique que le Nord, mais dans laquelle le "chill" est de mise. Nous nous levons quand même un jour aux aurores pour assister au Tat Bat, offrandes aux moines qui parcourent les rues de la ville en procession, suivi par la visite du marché du matin. Autre excursion le jour suivant aux cascades de Kuang Si...si célèbres dans la région. 


Fait exceptionnel : Un bon matin dans une petite auberge, rencontre imprévue de Lucas, joyeux flantheysan habitant à 200 mètres vol d’oiseau de la famille Bonvin.

Nous avons pris le temps de calculer la probabilité de rencontrer un Flantheysan par hasard durant notre voyage.


Avec comme hypothèses de calcul :

  • Le magnifique village de Flanthey compte 900 habitants. 

  • 60% de ses habitants ne voyagent pas ou n’ont que peu d’intérêt pour l’Asie ou l’Amérique du Sud.

  • Notre trajet passe par environ 120 établissements dans 17 pays et dure 16 mois.

  • Ces établissements comptent en moyenne 30 lits

  • La population mondiale est de 7'715'212'000 habitants

  • Nous passons en moyenne une heure par jour dans les zones communes des guesthouses.

Le résultat n'est tout compte fait pas si extraordinaire et détonne avec nos idées préconçues. Par altruisme, nous vous laissons faire le calcul de votre côté. Vous avez deux heures...

Mais autant vous dire que notre surprise de cette rencontre fut à la hauteur du résultat statistique.



Le Mékong, majestueux fleuve, qu'Aline aperçoit pour la première fois traverse la Chine, le Laos, le Cambodge et le Vietnam et borde la Birmanie et la Thaïlande sur une distance de 4'500 kilomètres. On rajoutera comme chiffre supplémentaire que 70 millions de personnes sont directement dépendantes de l'apport de son eau.


Mais revenons-en (encore) ici à nos Chinois. La Chine, en effet, s’immisce encore dans la quiétude laotienne. À travers la construction de barrages cette fois directement sur le Mékong ou ses affluents (environ une trentaine actuellement). Avec des conséquences environnementales fortes : destruction de nombreux villages, modification des zones de pêche, sédimentation du fleuve, disparition des dauphins d’eau douce… Ces constructions auront aussi certainement un impact marqué sur plusieurs parties du Cambodge et du Vietnam, que traverse le Mékong.


Mékong au niveau de Champassak

Petit arrêt culinaire. La cuisine laotienne est à tomber. Que ce soit au niveau du sticky rice, véritable riz gluant accompagnant tout repas et se mangeant avec le doigt, des jus de fruits incroyables, des plats traditionnels ou des currys, nous nous sommes régalés tout du long. Ce n'est assurément pas ici qu’on perdra du poids. Aline, amoureuse d’un Laap cuisiné avec tant d’amour, se fit du reste proposer un petit cours de cuisine gratuit par la patronne ; une vraie gentillesse toute laotienne. Elle a bien pris note des recettes et se fera un plaisir de retenter l’expérience de retour en Suisse. Avis aux amateurs (ou aux courageux) en quête de nouvelles saveurs...


petit cours de cuisine improvisé

Thakhek et sa loop fut notre halte suivante (nous ne mentionneront pas Vang Vieng et Vientiane, qui furent pour nous sans intérêt majeur). avec sa boucle de 3 jours réalisée en scooter à la découverte de magnifique paysage (rizières, lacs de barrage, grottes, cascades, lagons…). Le point fort de ce tour fut assurément la visite de la grotte de Konglor. Cette merveille de la nature s’apparente à un impressionnant tunnel d’environ 30m de large, 20 à 100 m de haut et 7km de long où coule une rivière. Elle fut utilisée en première intention comme planque durant la guerre d’Indochine lors des bombardements. Lorsque les villageois découvrirent qu’une autre sortie existait, elle servit de plus à acheminer armes et munitions (car située sur la piste Ho Chi Ming).

Nous rencontrons durant cette épopée un couple de la vallée de Joux Bryan et Julie, que nous prévoyons de revoir au Cambodge.


La dernière semaine se dessine entre Paksé et son café, Champassak (inscrit à l’UNESCO) et son Vat Phou et les 4000 îles et son farniente. Repos bien mérité, bien que ce mois fut plutôt tranquille et agréable. De là, nous visons la frontière cambodgienne à quelque pas, qui, au dire de tous, reste la frontière la plus corrompue au monde. On vous en donnera des nouvelles.


photos à faire défiler


Lors de la traversée de ce pays, nous avons du reste compris que le VOYAGE n'était pas uniquement la découverte de paysages, de culture ou de monuments, mais aussi, et peut-être plus essentiellement, les rencontres et le temps consacré aux autres. Ce partage de vie, d'expériences, d'idées, de galères et de rires est devenu, pour nous, capital après plus de 3 mois de voyage.

Comme vous avez pu le lire, ce quatrième pays nous a permis de rencontrer plus particulièrement des occidentaux et d'avoir l'impression d'être entourés de copains, ce qui nous avait grandement manqué en Chine. Pour résumé : en Russie, nous nous étions rapprochés des locaux, en Mongolie des familles nomades, en Chine de pas grand monde et au Laos des backpackeurs... A travers chaque pays notre voyage prend des couleurs et des formes différentes, on ne peut que se réjouir de la suite !



Anecdote croustillante 

  • Tombés sous le charme de ce petit, nous hésitons fortement à l’adopter. Seul problème, il est suisse, a 25 ans et un vilain accent neuchâtelois. On y repassera...



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© INTENSEMENT EN PISTE - Aline et Jérôme

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